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La SNCF ou la chronique d'un alcoolisme annoncé
15 mars 2012

Morue!

Dans les trains, c’est comme à la SNCF, tu as tout plein de gens différents. A la SNCF on a Monsieur Vendredi 13, le Sugien (également nommé sugeman décérébré), le contrôleur sympathique, le contrôleur futur sugien (comprendre au moins aussi décérébré), le gréviste, l’anti gréviste etc…

Parmi les passagers, c’est pareil. Tu as le troupeau de connasses, le crétin égocentrique qui te marche dessus, le mec qui baille en face de toi sans mettre sa main devant sa bouche et que t’as le temps de compter ses caries et de pâlir face à son haleine fétide. Tu as aussi les personnes âgées qui ne prennent le train que pour aller voir des expos ou visiter leurs petits-enfants et qui ne comprennent pas pourquoi, en pleine heure de pointe ils ne peuvent pas laisser leur valise mobiliser deux sièges, mais qui sont touchants. Tu as les jeunes cadres dynamiques hyper clichés avec leur blackberry dans une main, leur Iphone dans l’autre, muni des échos dans la troisième, la cravate bien droite, et le pc portable dans la sacoche. Il y a plein d’autres catégories encore, et au milieu de celles-là, tu trouves la morue.

morue

J’aime pas la Morue, hormis en accras qui viennent de chez parrain-adoré de copine-chérie ! (Je vous ai déjà parlé de copine chérie, vous savez, c’est celle qui ne sert pas à droite dans les escalators, et qui essaie de faire lire son ticket de métro sur le lecteur RFID du pass Navigo à cause qu'elle est pas parisienne et qu'elle vient jamais à Paris sans sa copine-chérie à elle, à savoir moi!). Et ben figuerz vous que copine-chérie, elle a un parrain-adoré, qui vend tout plein de bouffe qui déchire (rhooo c’est quand qu’on fait griller des chorizos su le BBQ ?) dont des accras de morue. hé ben cette morue là, je la kiffe mais c'est pas le sujet.

La Morue est soit seule, soit avec une copine « faire valoir » qui est tout moins qu’elle. La copine en question est en général moins maquillée, on voit moins son string, son rouge à lèvres est moins rouge, son portable moins neuf etc que la morue. La Morue est contente, elle a son faire valoir, du coup quand des mecs les abordent, c’est toujours la morue qu’ils draguent, et la morue minaude en retour. La Morue dans sa grande bonté, choisit toujours le mec le plus mignon, puis essaie de refiler le pote boutonneux du mignon à sa copine. La Morue peut martyriser sa copine, cette dernière reste toujours fidèle à sa morue, la suit, l’écoute,  acquiesce à la moindre de ses paroles.

Le problème de la Morue dans les transports, c’est qu’elle croit que tout le monde est sa copine. Donc la Morue occupe toujours un carré. Un siège pour son divin postérieur, celui d’à côté pour son sac  main et son maquillage, celui d’en face pour son manteau, son écharpe et son miroir. La Morue laisse royalement le 4ème siège libre, au cas où elle aurait un besoin urgent de poser un truc genre son téléphone.

Vous l’aurez compris la morue n’est pas compatible avec les heures de pointes. Quand déferle une vague de bestiaux mécontents que leur train soit en retard, et qui court après le précieux (à savoir une place assise), la Morue s’exaspère. La Morue vous regarde d’un air de dire « tu peux pas aller t’asseoir ailleurs ? », puis, en prenant tout son temps, range son make up (qu’elle finissait dans le train), son fer à lisser (vu de mes yeux, le fer à lisser branchés sur les prises de courant du TER, utilisé par la Morue qui râlait parce qu’elle ne se voyait pas assez bien dans la fenêtre, y’avait trop de soleil !), son vernis à ongle etc.. Mais la Morue laisse son sac posé sur le siège, le temps de récupérer son manteau (qu’elle plie), son écharpe (qu’elle remet autour de son cou), son téléphone et ses écouteurs (qu’elle remet dans ses oreilles) puis enfin de décide à pousser son sac.

Le problème c’est que la Morue n’ayant plus rien pour s’occuper, fait chier le monde. Elle croise et décroise les jambes à loisir, essuyant ses pompes sur votre pantalon au passage, et elle squatte l’accoudoir. Un accoudoir, c’est pas bien grand, mais quand deux personnes civilisées sont côte à côte, normalement ça se passe bien. Sauf que la Morue, non contente de squatter tout l’accoudoir, laisse en plus dépasser son coude sur VOTRE espace vital.

Moi, j’aime pas les morues. J’ai donc mis au point des petites techniques pour dire à la Morue « retourne dans ton bocal » !

La première consiste à arriver, et vous asseoir. Quoi qu’il y ait sur le siège. Puis, l’air surpris, lâcher un « oups, je l’avais pas vu, c’est à vous ? » La morue roumègue, mais se magne pour récupérer ses affaires.

La seconde consiste à déclencher la guerre de l’accoudoir. Imperceptiblement, vous poser votre coude sur l’accoudoir et là vous avez le choix :

  • Vous poussez au gré des secousses, subrepticement
  • Vous vous mettes à tousser, éternuer ou n’importe quoi qui va faire reculer la Morue
  • Vous faites mine se vous endormir, et là vous pouvez pousser un bon coup en mettant ça sur le compte du sommeil.

 La troisième, que je maîtrise à merveille : regard franchement désagréable, air agacé (je maîtrise ça avec une quasi perfection), et un petit mot genre « tu les pousses tes merdes ? » (en version à peine plus polie !)

Bref, la Morue n’est pas mon amie. Surtout que la Morue, quand elle n’a plus assez d’espace pour se maquiller, elle téléphone. Elle parle fort, tout le monde sait ce que qu’elle raconte. Elle ne rigole pas, elle glousse comme une dinde (et les seules dindes que j’aime sont soit avec des marrons, soit mes copines pintado-dindasses !), elle ne parle pas, elle meugle.

Au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, j’aime pas les morues. Et les morues, avec le printemps, ben elles vont sortir d’hibernation (le premier qui me dit que la morue n’hiberne pas sera condamné à aller passer une journée à la Suge déguisé Rosco !)

 

 

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Commentaires
P
C'est exactement pour ça que, quand je peux, j'évite de me mettre trop près des carrés :-D<br /> <br /> Quoi que la morue, quand elle est au téléphone ou qu'elle barrit avec sa copine, on l'entend jusqu'aux strapontins...
E
Excellent et tellement vrai ! Le système de faire genre qu'on est malade fonctionne à merveille !
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